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Vos mots sculptent la réalité

  • auum
  • 10 oct. 2018
  • 2 min de lecture

Dernière mise à jour : 24 août 2022

Ou comment une simple racine étymologique change le monde ?


La langue et le choix des mots

ont l’incroyable pouvoir d’orienter la pensée.

Cela s’appelle la relativité linguistique.









" L’hypothèse de la relativité linguistique, c’est-à-dire la proposition selon laquelle la langue que nous parlons influence notre façon de concevoir la réalité, fait partie de la question plus large de savoir comment le langage influence la pensée " John A, Lucy

Par exemple, une tribu d’Australie, les guugu yimidhirr, préfèrent utiliser des directions cardinales plutôt qu’un référentiel égocentrique gauche/droite. Ainsi, les locuteurs yimidhirr désigneront leur main droite pointée vers le nord"main au nord" au lieu de "main droite". Cette particularité les a dotés d’un sens de l’orientation extraordinairement développé! Si Christophe Colomb avait eu un Yimidhirr dans son équipage, il aurait put découvrir la route des Indes les yeux fermés !


Si l’on revient dans nos contrées occidentales, le mot « nettoyage » est étymologiquement issu de la racine latine « nitidõ », signifiant faire briller, et du suffixe « age », indiquant l’action d’un verbe. Dans le monde anglo-saxon, le mot « clean » est issu de la racine germanique « klein », signifiant « pur ». Dans les deux cas, l’attention est attirée à notre insu sur un résultat, plutôt que sur une vision d’ensemble.

Nous comprenons donc littéralement le nettoyage comme l’action de faire briller. Cette signification sémantique nous conforme à penser le nettoyage sous un seul prisme : celui d’obtenir une surface propre.


Autrement dit, on enlève un encrassement d’une surface et l’histoire s’arrête là.

Mais qu'en est-il des moyens pour l’obtenir ? Des quantités d’eau, de chimies et d’énergies utilisées et déversées sans contrôle sur le sol, dans nos égouts et finalement dans la mer ? On peut également parler des gobelets jetables. Auraient-ils eu un si grand succès si, au regard de leur impact négatif sur l’environnement, on les avait appelés « gobelets polluants » ?


Jean Jaurès a dit « Quand les hommes ne peuvent plus changer les choses, ils changent les mots »

Étant donné les lourdes conséquences simplement liées à l’utilisation d’un mot à la connotation orientée, à quand la création d’un mot qui nous permettra de penser qu’obtenir une surface propre, c’est certes faire briller, mais aussi économiser les ressources, canaliser la pollution et traiter celle-ci ?



écrit par Mathieu Bourhis

 
 
 

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