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La place du nettoyage aujourd'hui

Dernière mise à jour : 24 août 2022

L'Homme est capable de laver avec une serpillière et de faire un PARIS-NYC en 7h !

Les raisons d'un oubli...


Il est véritable ment fascinant d’observer à quel point l’humanité peut focaliser son attention dans certains domaines et en négliger d’autres, à son propre détriment. Ce comportement est d’autant plus étrange lorsque l’on considère les conséquences de cet intérêt sélectif.



A quoi pensez-vous, lorsque vous entendez

le mot "nettoyage" ?


" Il n’existe pas d’articles traitant directement du nettoyage dans Wikipedia."

A quoi pensez-vous, lorsque vous voyez ou entendez le mot « nettoyage » ? Ménage, balais, serpillière, poubelle, saleté, éclaboussures, pénible, probablement. Et si nous faisions le même exercice pour le mot aéronautique ? Cette fois ce sont ce sont avion, voyage, technologie, confort, fiabilité, qualité, vitesse, sans doute même rêve pour certains. La connotation de ces deux séries de mots est évocatrice, n’est-ce pas ? Si l’on pousse un peu plus loin la démonstration, l’article Wikipédia sur l'aéronautique fait 4 814 mots, contient 27 illustrations et renvoi vers une multitude d’articles très détaillés. L’article Wikipédia nommé "propreté" (oui, il n’existe pas d’article traitant directement du nettoyage !) déroule 763 mots, 2 illustrations et renvoie vers une dizaine d’article connexes, tous assez succincts.


Voyager ou laver ?


Et pourtant, qu’y a-t-il de plus important pour un être humain ? Faire Paris-New York en 7h ou vivre dans un environnement propre et sain ? Si vous devez vous priver d’une de ces deux propositions, quelles seraient les conséquences ? En supprimant le voyage rapide partout dans le monde, vous perdez l’opportunité de passer de bonnes vacances, prendre un marché juteux ou d’avoir votre commande Amazone en deux jours. C’est vrai que c’est gênant, mais rien d’insurmontable ! Si on vous enlève demain vos moyens de nettoyage ? C’est votre vie que vous mettez en danger ! L’accumulation de salissures organiques entraînent une prolifération bactérienne sur vos objets du quotidien, amenant des risques d’hygiène importants pour vous et vos proches. Sans même parler de l’inconfort ressenti.



Les facteurs d'un oubli


"Réfléchir sur ce que c'est que vivre : c'est rêver sa vie." A priori, le nettoyage ne fait pas rêver...

Alors, pourquoi un tel déficit d’attention dans un domaine que nous savons crucial depuis l’avènement de l’hygiène et la connaissance de la vie microbiologique au 19 ème siècle ? En premier lieu parce que le nettoyage ne fait pas rêver. Une multitude de facteurs a probablement joué pendant des siècles pour arriver à cette perception de l’inconscient collectif : la propreté, c’est bien, mais la façon de l’obtenir, c’est bas. Bien que ce soit un sujet clé de notre vie de tous les jours, il est très difficile de trouver des études sur le sujet. Preuve supplémentaire que le nettoyage passe sous les radars.


Voici une hypothèse : notre société occidentale a une vision biaisée de son environnement. Elle se concentre uniquement sur la fonction principale des objets qu’elle conçoit, et oublie très vite cet objet une fois que sa fonction est remplie. Qui est alors considéré comme un déchet à éliminer. Hors, qu’observe-t-on dans la nature dont nous sommes issus, et que nous cherchons aujourd’hui à imiter à travers le bio-mimétisme ? Rien ne se perd, rien ne se créé, tout se transforme. Lavoisier l’avait bien compris, il en a même fait un principe physique en chimie dès 1789, qui sera repris plus tard dans beaucoup d’autres domaines scientifiques. Notre inconscient collectif nous pousserait donc à regarder les choses par le petit bout de la lorgnette et à créer cette notion de déchet qui n’existe pas dans la nature ? Car faire tourner la totalité de notre attention autour de l’utilité des objets que nous fabriquons, c’est oublier qu’ils ont une vie avant leur utilisation, après leur utilisation, et qu’ils sont confrontés tout au long de leur période « utile » à autre chose que leur fonction principale. Et c’est là que réside le cercle infernal. La notion de déchets et la notion de nettoyage évoluent en parallèle et subissent le même déni de réalité. En négligeant des fonctions secondaires qui n’ont pas d’utilité directe, telle que le nettoyage ou le recyclage, nous faisons stagner nos connaissances dans ce domaine. Nettoyer reste pénible, lorsque tout dans notre environnement devient facile (chercher une information sur Google, faire un Paris-New York…). Donc nous l’ignorons encore plus, et son image reste extrêmement terne.


En deuxième lieu, il est important de bien comprendre que la science du nettoyage est très difficile à aborder. Elle se situe à la croisée des chemins de plusieurs disciplines scientifiques complexes : chimie, mécanique, mécanique des fluides, thermodynamique, microbiologie. Et pour ne rien simplifier, ces disciplines sont interdépendantes ! C’est-à-dire que les modes d’actions de l’une d’elles dans le nettoyage dépendent des autres. Le docteur Sinner l’a théorisé en 1960 à travers un cercle qui permet de visualiser les principaux paramètres du nettoyage. Ce cercle est encore utilisé de nos jours, ce qui signifie que la théorie du nettoyage n’a pas connu d’avancée sensible depuis presque 60 ans !

La combinaison d’un faible degré d’attention de l’humanité avec un verrou scientifique de la compréhension nous amène donc dans un monde où l’homme côtoie les étoiles dans la fusée Ariane, mais dans lequel il nettoie encore celle-ci avec une serpillière.





écrit par Clément Houllier CIO

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